Mosaïque

Les Quatre Saisons, First National Bank Plaza, Chicago

Quelques jours après l’inauguration de la mosaïque Orphée, maison de John et Evelyn Nef, Washington DC (1968 - 1971) dans le jardin de la demeure d’Evelyn et John Nef, à Georgetown, le 1er novembre 1971, Eleanor Wood Prince écrit à Valentina Chagall en français : « Quelle joie pour moi à (sic) vous revoir – vous et le maître chez les John Nefs (sic) à Washington. Et quelle merveille la mosaïque que le maître a faite pour eux, j’avais les larmes aux yeux quand je l’ai regardée – c’est d’une telle beauté – grâce à Marc Chagall il y a un grand bonheur à Washington ! Et maintenant – espérons pour le même bonheur à Chicago !1» Dans cette lettre, qui évoque pour la première fois le projet d’une mosaïque pour Chicago, Eleanor Wood Prince demande si Chagall pourrait se rendre disponible pour faire un « dessin », autrement dit, réfléchir à une maquette pour une nouvelle œuvre monumentale.

Le cadre de la commande de la future mosaïque se précise rapidement, dès le début de 1972. Dans une lettre du 8 février 1972, William Wood Prince, directeur2 de la First National Bank de Chicago entre 1955 et 1987, et mari d’Eleanor Wood Prince, précise les contours du projet. Il est question d’un monument sur la prestigieuse First National Bank Plaza3, en l’honneur de son père adoptif, Frederick H. Prince4. La mosaïque, dont la commande relève d’une initiative privée de la famille Wood Prince, financée par la Prince Foundation5, est conçue en tant que cadeau à la Ville de Chicago6. À une plus grande échelle, ce projet s’inscrit dans un mouvement de mécénat d’art moderne urbain à Chicago, qui se déploie notamment dans le quartier d’affaires The Loop. Première œuvre d’envergure, la sculpture métallique de Picasso dévoilée sur Daley Plaza en 1967 sera suivie des Quatre Saisons de Chagall, du stabile rouge éclatant Flamingo (1974) d’Alexander Calder sur Federal Plaza, et enfin de la statue Le Soleil, la Lune et une étoile (1981) de Joan Miró, dressée sur Brunswick Plaza7.

L’architecte Carter H. Manny Jr., de la société C. F. Murphy Associates en collaboration avec Perkins & Will Partnership, est chargé du projet. Élève de Frank Lloyd Wright et de Mies van der Rohe, Manny mène une grande partie de sa carrière à Chicago. Parmi ses projets majeurs figurent l’aménagement architectural de l’aéroport international O’Hare de Chicago (1957-fin des années 1960) ainsi que la construction du bâtiment du FBI à Washington, D.C. (1963-1975). Il est également l’architecte de la First National Bank de Chicago (1969) et de la plaza homonyme sur laquelle la mosaïque de Chagall sera installée8. En mars 1972, Manny envoie les photographies des premières maquettes d’aménagement architectural de la place ainsi que de nombreuses propositions quant à la forme de la structure en béton armé destinée à accueillir l’œuvre de Chagall : « Nous sommes en train d’expérimenter avec les dimensions et les formes variées de votre ouvrage en mosaïque9. » Manny et son équipe expriment leur préférence pour la structure en forme de cube10. Chagall opte pour une autre forme, celle d’un grand parallélépipède étiré en longueur, qui correspond davantage à la surface rectangulaire de la place, tout en laissant plus d’espace pour les piétons des deux côtés de la mosaïque grâce à sa largeur ramenée à trois mètres au lieu des six mètres et neuf centimètres du cube proposés par les architectes.

Afin de fabriquer cette mosaïque, Chagall désigne Lino Melano, qui réalise ses mosaïques depuis 196411. Selon le contrat12, le mosaïste italien, assisté de son collègue suisse Michel Tharin, dispose d’un délai de douze à dix-huit mois pour la production de cette œuvre, sous la direction de l’artiste. Cependant, c’est Tharin qui reprend le chantier, quelque temps après un incendie survenu malencontreusement à l’atelier de Lino Melano, à Biot, en mars 1973, lors duquel les maquettes de Chagall sont fortement endommagées. Tharin poursuit le travail dans son atelier à Biot, supervisé de près par Chagall13. Ce dernier se rend souvent chez le mosaïste afin d’apporter quelque modification au plan et de veiller à l’exécution parfaite de ses indications, apportant ses corrections directement sur la mosaïque à l’aide d’une peinture rouge.

Inscrire une œuvre monumentale dans l’espace urbain d’une ville comme Chicago présente de nombreux défis. Pour la critique d’art américaine Emily Genauer, les immeubles peuvent être l’œuvre d’architectes de génie – Louis Sullivan, Frank Lloyd Wright, Ludwig Mies van der Rohe –, ils n’en sont pas moins accablants, l’interprétation originale de ces artistes n’atténue pas le « chaos strident » et le dynamisme intense de Chicago14. « Aussi se montra-t-on fort sceptique quand on apprit que Marc Chagall, le plus délicat des artistes du XX e siècle, allait réaliser une mosaïque murale sur une place du quartier commercial le plus actif, le plus frénétique de Chicago, au cœur même du “Loop”. […] comment cette œuvre ne serait-elle pas écrasée, ne fût-ce que par l’énorme masse de la First National Bank, qui domine la place de ses soixante étages en gradins15 ? » En réaction au rythme effréné du quartier, l’artiste semble vouloir insuffler une idée d’apaisement et de gaieté, à travers une représentation cyclique de la vie humaine reliée à celle de la nature. Chagall propose en effet le thème des Quatre Saisons qu’il considère comme le « symbole de notre existence et de l’éternité » : « J’ai choisi le thème des Quatre Saisons pour cette mosaïque parce que j’ai envisagé la présence de beaucoup de peuples sur cette Place de Chicago qui est au centre de la ville. Les Quatre Saisons représentent à mon imagination la vie humaine même, physique et morale, à ces différents stades. […] J’espère que le peuple de Chicago ressentira la même émotion que celle éprouvée par moi pendant ce travail16. »

L’œuvre est conçue pour être lue d’une manière ininterrompue, dans le sens des aiguilles d’une montre. La partie ouest représente, de droite à gauche, le Printemps et l’Été. Le Printemps, selon les explications de l’artiste17, traduit le commencement de la vie, ses espérances et ses joies. Le Printemps, à la dominante bleue, telle une rosée matinale traversée par les premiers rayons du soleil levant qui scintille d’une myriade de couleurs, célèbre l’éveil de la nature et les amours printanières18. On y aperçoit un berger qui amène son troupeau au pâturage tôt le matin, des animaux domestiques et des petits oiseaux striant le ciel, quelques musiciens et figures dansantes, des couples d’amoureux avec des fleurs. L’Été est l’hymne au Soleil, selon Chagall : « Les hommes récoltent les fruits de leur dur labeur ; c’est le moment des moissons accompagné de chants et de danses19. » Le soleil, telle une fleur pourvue de pétales, répand une douce lumière rose qui inonde la scène d’une multitude de nuances chaudes. À gauche, quelques gratte-ciel évoquent la ville de Chicago, tandis qu’à droite les hommes et les femmes s’affairent pour récolter des bottes vertes et transporter des gerbes de blé doré. La partie est figure l’Automne et l’Hiver. L’Automne, aux lumières orangées et ambrées, dépeint les joies des vendanges après les travaux d’été : un homme presse des raisins dans un tonneau, des corbeilles de fruits sont posées çà et là. « Du ciel apparaît, comme une offrande, une vision, dernière bénédiction avant le long sommeil d’hiver20. » Sur la zone consacrée à l’Hiver, le Soleil se couche et l’arbre à droite perd ses feuilles. Les hommes se rassemblent pour célébrer les fêtes de l’hiver, « en espérant la résurrection du printemps21 ». Le lac Michigan apparaît sur les pans figurant l’Automne, l’Hiver et le Printemps. Sur les côtés des grandes mosaïques, entre l’Été et l’Automne et entre l’Hiver et le Printemps, sont représentées les transitions subtiles entre les saisons. Le dessus de la construction comprend un arc-en-ciel en mosaïque, qui était visible des gratte-ciel environnants jusqu’en 1994, date à laquelle une structure comportant un auvent protecteur en verre translucide fut ajoutée pour préserver la mosaïque des intempéries.

Les Quatre Saisons est la plus grande mosaïque de Marc Chagall : deux cent soixante-dix mètres carrés se répartissent sur cent vingt-huit panneaux22. En contraste avec cette échelle monumentale apparaît un foisonnement de nuances chromatiques de minuscules tesselles qui composent l’œuvre. Des centaines de tonnes de pierres colorées et de verres de trois cent cinquante23 teintes différentes, venant du monde entier, sont commandées. Les panneaux, réalisés à Biot, sont transportés à Chicago avant d’être assemblés en mosaïque sur le parallélépipède architectural durant l’été 1974 par Michel Tharin, assisté de sa femme Claude Tharin, d’Alain Devy et des équipes techniques des sociétés C. F. Murphy Associates et Perkins & Will Partnership. Chagall arrivera à Chicago à la mi-septembre pour orchestrer les dernières retouches24 et valider l’œuvre finale. La mosaïque est inaugurée25 lors d’une grande cérémonie au cours de laquelle le monument a été dévoilé devant les habitants de Chicago, le 27 septembre 1974 : « Les observateurs ont rapporté que tout Chicago avait dû y prendre part, l’événement ayant, comme par enchantement, transformé les habitants en figurants d’une “distribution monstre” digne de la grande époque d’Hollywood26. »

La relation de Chagall avec la ville de Chicago ne se limitera pas à ce travail. Le retentissement des Quatre Saisons est à l’origine d’une autre commande, celle des trois grands vitraux ornant l’Art Institute of Chicago (1976-1979), fusionnant les symboles de l’histoire des États-Unis, de la ligne d’horizon emblématique de Chicago et des arts.


Sofiya Glukhova
1 Lettre d’Eleanor Wood Prince à Valentina Chagall, Chicago, le 23 novembre 1971, Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-4A-0001-001. Eleanor Wood Prince mentionne par ailleurs la sculpture de Pablo Picasso (1967), installée sur Daley Plaza, à Chicago, et fait alors le vœu que les habitants et les visiteurs de cette ville demandent « où est la mosaïque de Chagall », tout comme ils le font pour l’œuvre du maître espagnol.
2 Il est par ailleurs le président de la F. H. Prince & Co., Inc., société qui gère les intérêts immobiliers et les investissements de la famille, ainsi que de la Prince Charitable Trusts, l’une des plus importantes organisations philanthropiques de Chicago, fondée en 1947 et œuvrant dans les domaines artistique et culturel, qui est toujours en activité.
3 Aujourd’hui nommée « Chase Tower Plaza ».
4 Frederick H. Prince est l’un des plus grands financiers de la ville dont la fortune a été bâtie dans le domaine des chemins de fer et de l’élevage.
5 La Prince Foundation est devenue aujourd’hui la Prince Charitable Trusts.
6 Lettre de Gaylord Freeman, président du conseil de The First National Bank de Chicago, à Marc Chagall, 2 juillet 1972, Archives Marc et Ida Chagall, Paris, AMIC-4A-0002-001. M. Freeman informe Chagall de la demande des Wood Prince de lui envoyer l’annonce du cadeau fait à la Ville de Chicago.
7 Sur l’aménagement architectural des plazas du quartier The Loop, voir l’article de Linda Legner, « Dearborn St. and its grand new plazas », dans Inland Architect, août 1973, p. 10-14.
8 Dans un entretien, Carter Manny exprime ses inquiétudes initiales concernant la potentielle installation de la mosaïque à l’entrée de la First National Bank. Pour lui, l’association entre l’œuvre colorée de Chagall et l’austérité des murs en granit du bâtiment de style international ne laisse pas présager une cohabitation harmonieuse. Manny effectue un voyage à Saint-Paul-de-Vence, en France, pour discuter des détails du projet avec Chagall. L’artiste accepte rapidement l’idée de détacher la mosaïque du bâtiment de la banque. Voir Oral history of Carter Manny/interviewed by Franz Schulze, compiled under the auspices of the Chicago Architects Oral History Project, the Ernest R. Graham Study Center for Architectural Drawings, Department of Architecture, the Art Institute of Chicago, 1995, p. 294-304 (en ligne, dernière consultation 29 janvier 2025).
9 Lettre de Carter Manny à Marc Chagall, 22 mars 1974, Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-4A-0001-013.
10 Voir les photographies des maquettes de l’aménagement architectural de la First National Bank Plaza, 1972, Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-4A-0001-128.
11 Copie de la lettre de Marc Chagall à Lino Melano, 16 septembre 1963, Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-2A-0160-034.
12 Lettre d’accord signée entre Thomas F. Tyler, directeur et secrétaire de la Prince Foundation, Chicago, et Lino Melano, concernant la réalisation de la mosaïque Les Quatre Saisons, 5 juillet 1972, Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-4A-0001-036.
13 Voir le film documentaire sur la réalisation de la mosaïque : Chuck Olin (direction et production), Mike Gray (direction de la photographie), John Mason (édition), Chagall, The Monumental Art of Marc Chagall, The Four Seasons Mosaic, film, 1974 © Chuck Olin Associates.
14 Emily Genauer, « L’arc-en-ciel de Chagall à Chicago », XXe siècle, no 44, 1975, p. 24.
15 Ibid., p. 25.
16 Discours de Marc Chagall, Saint-Paul-de-Vence, 7 août 1974, Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-4A-0001-113.
17 Discours manuscrit et tapuscrit de Chagall concernant le thème de la mosaïque les Quatre Saisons, n. d., Paris, Archives Marc et Ida Chagall, AMIC-4A-0002-029.
18 Voir Marc Chagall. The Four Seasons, gouaches. Paintings 1974-1975, cat. exp., New York, Pierre Matisse Gallery, mai 1975.
19 Discours manuscrit et tapuscrit de Chagall, AMIC-4A-0002-029, op. cit.
20 Ibid. Dans l’Automne, le soleil rappelle celui de la mosaïque Le Grand Soleil, voir le texte de Meret Meyer dans le présent catalogue raisonné.
21 Ibid.
22 Chaque panneau mesure 129 x 99 x 3,8 cm.
23 Le chiffre varie entre deux cent cinquante et trois cent cinquante, selon les sources.
24 Dans le film documentaire de Chuck Olin, op. cit., Chagall insiste notamment sur le changement nécessaire des immeubles sur la mosaïque, de sorte qu’ils ressemblent davantage aux gratte-ciel de Chicago.
25 À cette occasion, Chagall conçoit une affiche lithographique Les Quatre Saisons, 1974, lithographie originale sur papier Velin d'Arches, 94 x 64 cm, Mourlot 727. Plus tardivement, entre 1974 et 1975, l’artiste réalise également une série de peintures et de gouaches sur le thème des Quatre Saisons, exposées en mai 1975 à la Pierre Matisse Gallery, à New York.
26 Emily Genauer, op. cit., p. 29.
Publié originellement dans le catalogue De pierre et de verre. Chagall en mosaïque
© GrandPalaisRmn, Paris, 2025

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